Solution pour le rSa : partager la vie active

Publié le par ursul



              Il est temps pour moi d’aborder un aspect plus positif de la problématique, à savoir l’ébauche de solutions. N’étant pas économiste de formation, on pourra me reprocher certaines naïvetés sinon une profonde méconnaissance de nos institutions. J’assume ces lacunes par avance pour une raison simple : les propositions des spécialistes n’ont guère été plus fructueuses ces derniers temps ; peut-être ne les a-t-on pas assez écoutés ? En outre, je me méfie d’ordinaire des statisticiens et des économistes qui nous réduisent si facilement à des chiffres. À problème humain, solution humaine.

 

              Le problème est donc le suivant : comment réinsérer un érémiste dans notre société afin qu’il n’en soit plus ni le profiteur ni la victime ?


Partager la vie active

 

             Une première solution avait déjà été envisagée : proposer des travaux d’intérêt généraux ou collectifs aux allocataires du R.M.I. en vertu de leurs compétences et sans augmentation de leur revenu afin d’alléger les travailleurs de leur surcharge de travail et d’enrichir l’entreprise. Nombre d’employés prétendent être débordés dans leur emploi du temps, submergés de travail. Même si beaucoup d’entre eux mentent pour anoblir leur réputation, cela reste vrai pour d’autres qui écoperont des tâches lourdes de l’entreprise en remplissant simultanément deux fonctions ou en palliant l’inertie ou l’absence du collègue. En nous enrôlant, les entreprises en sous-effectif ou en situation délicate pourraient s’offrir une main d’œuvre gratuite améliorant leur rendement.



               Dans ce schéma, c’est bien le érémiste qui se fait enfler, puisqu’il travaillerait 2 jours par semaine – plus serait indécent ! – pour un identique revenu. Cependant beaucoup d’entre nous y seraient favorables au moins pour trois raisons : nous cesserions d’être considérés comme des pique-assiettes, nous cesserions d’être persécutés par l’administration, nous pourrions enfin faire valoir nos compétences au sein de l’entreprise quitte à être embauchés à la faveur d’une opportunité, d’un poste vacant ou nouvellement créé.           
              Je pense que ce système conviendrait à tout le monde (érémistes, chômeurs de longue durée, travailleurs surchargés, chefs d’entreprise, gouvernement), je dis bien à tout le monde sauf… aux hyènes de l’administration. Que deviendra le personnel de la C.A.F. et de l’A.N.P.E. lorsqu’il n’aura plus d’autres victimes à brimer que des cas sociaux inexploitables ? Les plus fraîchement embauchés seront licenciés par compression de personnel et deviendront demandeurs d’emplois sitôt reconvertis aux travaux d’intérêt généraux – coucou ! –, les plus anciens s’exténueront à l’intérieur d’une véritable cour des Miracles et finiront probablement en H.P. à force de ne fréquenter que des coucous. Il faudra alors jumeler les organismes sociaux aux asiles psychiatriques ; je m’en réjouis de toutes mes fibres.



            Reste un problème épineux à résoudre : comment convaincre les déficitaires d’un nouveau système de se rallier à notre cause alors qu’ils demeurent nos seuls et uniques interlocuteurs ? Malgré la casse inévitable, ce modèle amélioré, économiquement viable, réinsérerait la majorité des érémistes tout en épargnant l’État des salaires honteusement élevés perçus par une cohorte d’inutiles sadiques. Je vois d’ici le tableau : anciens bourreaux et anciennes victimes réunis autour de la photocopieuse se partageant dans la plus stricte équité les basses besognes de l’entreprise… L’espoir fait rire.

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