Vers une collaboration étroite entre entreprises et A.N.P.E.

Publié le par ursul

 

Collaboration étroite entre les entreprises et les organismes de réinsertion

 

          Si nous devons perdurer dans l’erreur, tentons au moins de corriger quelques fautes, de limiter les dégâts. Après ces considérations générales, revenons aux procédés techniques des organismes de réinsertion professionnelle : la C.A.F. et l’A.N.P.E. se déchargent de leurs responsabilités sur les demandeurs d’emploi. Au problème du « C’est de votre faute ! » répond la solution du « Débrouillez-vous ! » Vices de forme et d’esprit. Un médecin diagnostique votre maladie, vous en impute la cause et conclue simplement : « Soignez-vous donc vous-même ! » En cas de grave maladie – la société considère l’absence de statut social comme tel –, pensez-vous qu’un docteur puisse dire à son patient de se démerder ? Non, le médecin soigne lui-même son patient. Au plus lui donne-t-il quelques conseils, lui prescrit-il quelques médicaments… Et tout le monde trouve cela normal.

 

          Comment devrait-on soigner alors le cas social, guérir le érémiste ? Simplement en mettant la main à la pâte. En prenant les devants. Une fois le profil du érémiste établi par un bilan de compétences, l’organisme doit lui offrir une aide relationnelle, le réintroduire dans l’entreprise en programmant des stages d’initiation ou des entretiens. L’A.N.P.E. serait mieux inspirée de fréquenter les services de recrutement des entreprises, les dirigeants de société, les décideurs et les hommes de pouvoir afin d’étoffer son réseau de relations plutôt que de convoquer continuellement un érémiste sans carnet d’adresses. Un organisme d’État aura beaucoup plus de facilité à obtenir des rendez-vous, à accéder à des postes, à maintenir des liens avec les acteurs principaux de l’embauche qu’un particulier – a fortiori marginalisé par sa condition – qui se fait raccrocher au nez par la première standardiste venue, qui sait son courrier jeté à la poubelle par la dernière des secrétaires. Il faut impérativement réconcilier les organismes de réinsertion avec les entreprises, qu’elles collaborent plus étroitement.


 


          Certains me diront que c’est déjà le cas. Qu’ils sont candides ! Un employé de l’A.N.P.E. croule sous le poids d’une documentation administrative lourde comme l’inventaire d’une bibliothèque municipale, il n’a pas une minute pour se consacrer à une tâche plus utile que convoquer à tour de bras, questionner à la va-vite, saisir des données informatiques, archiver et classer des dossiers. Quand voulez-vous qu’ils fréquentent les représentants d’une société, d’une entreprise ou d’une autre administration ? Entre les deux bouchées d’un frugal déjeuner ?

          L’État force l’inscription du érémiste à l’A.N.P.E., contraint-il les entreprises à établir des liens avec ce même service ? Toute annonce d’embauche devrait transiter par un seul et même média – A.N.P.E. ou autre – afin d’éviter les injustices inhérentes au sacro-saint copinage. Tout recrutement devrait être validé par l’intermédiaire du même organisme, cela éviterait la suprématie tyrannique du piston sur toute autre considération de sélection et rééquilibrerait les chances d’insertion dans la vie active.


 

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